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Claude Joseph Rouget de l'Isle (1760-1836)

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Mary Poppers

Mary Poppers
Splashien confirmé
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Quoique né à Lons-le-Saunier (sa mère a accouché chez les Michaud d’Arçon, amis de la famille), Rouget est un enfant du pays de Montaigu (Jura).

Il naviguera longtemps entre une carrière militaire et une carrière musicale. En 1776, il intègre l’Ecole militaire de Paris. Le père Rouget le veut ainsi. Sauf que ladite école n’acceptait que des jeunes gens de bonne famille, à particule quoi. Mais qu’à cela ne tienne ! On se souvint alors qu’un aïeul possédait un lopin de terre à Bletterans, baptisé terre « en Lisle ». Du coup on ajouta « de Lisle » au patronyme des Rouget. Et hop, Rouget de Lisle fait ainsi son entrée dans la prestigieuse école. Il passe là six années, puis entre à l’Ecole royale du génie de Mézières. Il finit par décrocher un grade de lieutenant, et traîne ses guêtres de garnison en garnison. Mais tout cela lui pèse. L’année de la Révolution, il revient à Lons-le-Saunier et s’engage dans la Garde nationale. Mais il n’y demeura point longtemps. Il décide de monter à Paris pour débuter une carrière d’auteur-compositeur. Il passe toute l’année 1790, chez Jean-Sylvain Bailly, astronome-premier maire de Paris, et qui avait quelque lien de parenté avec les Rouget.

Hélas, le succès n’est pas au rendez-vous. Et pourtant, ce n’est pas faute d’écrire : comédies mêlées de chants, diverses pièces musicales, un opéra-féérie, et tout et tout…
Dépité, il jette l’éponge et, en 1791, rejoint l’Armée du Rhin à Strasbourg. Devenu capitaine, il rencontre là Ignace Pleyel, maître de chapelle en la cathédrale et le baron de Dietrich, amateur de musique et maire de la ville. Avec Pleyel, Rouget compose « l’Hymne à la Liberté ». Le maire fait chanter l’hymne sur la place d’Armes pour la fête de la Constitution.
Nous sommes le 25 septembre 1791. Le 20 avril suivant, la France déclare la guerre à l’Autriche. Mobilisation des patriotes. Il faut fêter ça. Le 25 avril, de Dietrich organise un banquet bien arrosé en l’honneur des officiers du cru. Soudain, il dit à Rouget « Monsieur de Lisle, faites-nous quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la nation ».
Rouget se met au labeur. Il passa toute la nuit à composer son « Chant de guerre pour l’armée du Rhin ». Triomphe immédiat. Le chant se propage dans tout le pays. Quand, en juillet 1792, la patrie est déclarée en danger, des volontaires arrivent de partout à Paris. Le bataillon des Marseillais fait son entrée en le chantant. Du coup, on le baptisa « Chant des Marseillais », puis « La Marseillaise » tout court. Et voilà !

Ombrageux et indépendant, Rouget a bien de la peine à suivre le sens du vent. Août 1792 : Rouget proteste contre l’internement de Louis XVI. Le voilà destitué par Lazare Carnot. Il est emprisonné sous la Terreur, mais la chute de Robespierre lui permit d’échapper à la guillotine.
Puis il se brouille avec le Directoire, se fâche avec l’Empire. En 1804, il écrit tout de go à l’intéressé en personne « Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous ! ». Quant à Louis XVIII, il ne lui pardonnera jamais d’être l’auteur de « l’infâme Marseillaise ».

Il quitte définitivement l’armée pour les arts. Sans succès. D’aucuns le traitèrent même de « musicailleur et rimailleur ».
En 1812, il revient vivre un peu à Montaigu, reprend son violon et…repart à Paris. Il publie à compte d’auteur « Cinquante chants français » dont le « Chant du Jura » qui n’est autre que « Vive le Roi ». Curieuse composition venant de celui qui a écrit le « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » devenu « La Marseillaise », non ?
Mais ce « Vive le Roi » point ne fut agréé par Sa Majesté, qui vouait toujours Rouget aux gémonies.
Cela dit, ce recueil de chants fut une catastrophe financière. L’auteur fut emprisonné pour dettes à Sainte-Pélagie.
Après la révolution de 1830, Louis-Philippe lui attribua la Légion d’honneur et une pension.
Sans rouler sur l’or, il finit ses jours à Choisy-le-Roi et mourut bien loin de Montaigu.
Quant à « La Marseillaise », elle fut décrétée chant national par la Convention, le 14 juillet 1795, interdite sous l’Empire, vilipendée sous la Restauration. La IIIe République en refait l'hymne national, le 14 février 1879.
Sous Vichy, elle n’était pas interdite, mais suivie du chant « Maréchal, nous voilà ». En zone occupée, les nazis interdirent de la jouer et de la chanter à compter du 17 juillet 1941. Donc, dès l’occupation de la zone dite libre, 11 novembre 1942, elle était interdite sur tout le territoire.

Ci-dessous : Maison de Rouget de Lisle à Montaigu.

Claude Joseph Rouget de l'Isle (1760-1836) 12310

Adit Jacques

Adit Jacques
Splashien confirmé
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