Le journaliste vidéo Gaspard Glanz documente depuis dix ans les manifestations et les mouvements sociaux. Il raconte dans un entretien au long cours comment ont évolué les techniques policières de maintien de l’ordre, et explique sa position de journaliste.
Gaspard Glanz — J’ai commencé le journalisme en avril 2009, au sommet de l’Otan à Strasbourg. C’est une des rares fois où autant de chefs d’États étaient présents en France. La ville était en état de siège. Les trois quarts des forces anti-émeute françaises étaient sur place. Des zones de sécurité avaient été délimitées et des maisons avaient été préalablement fouillées.
C’est la première fois que la police a utilisé le lanceur de balles de défense LBD 40 en manifestation. Les forces de l’ordre n’avaient pas l’habitude de s’en servir, il y avait même des instructeurs pour les aider ! Les Flash-Ball, eux, étaient utilisés depuis 1995.
Mais ce qui a le plus changé avec cet événement, ce sont les techniques des manifestants. Avant Strasbourg en 2009, on n’avait jamais vu d’organisation en black bloc dans des manifestations françaises. Certaines y ressemblaient, comme les manifestations de punks, mais elles ne mettaient pas en œuvre la méthodologie black bloc développée à Seattle aux États-Unis [lors des manifestations contre l’OMC en 1999] et européanisée en Allemagne — équipements noirs, mouvements, banderoles renforcées, etc.
Au sommet de l’Otan étaient présents de nombreux manifestants étrangers. Les manifestants français ont été impressionnés par l’efficacité des black blocs allemands. Cette méthodologie a ensuite été exportée dans d’autres villes.
L'article
Gaspard Glanz — J’ai commencé le journalisme en avril 2009, au sommet de l’Otan à Strasbourg. C’est une des rares fois où autant de chefs d’États étaient présents en France. La ville était en état de siège. Les trois quarts des forces anti-émeute françaises étaient sur place. Des zones de sécurité avaient été délimitées et des maisons avaient été préalablement fouillées.
C’est la première fois que la police a utilisé le lanceur de balles de défense LBD 40 en manifestation. Les forces de l’ordre n’avaient pas l’habitude de s’en servir, il y avait même des instructeurs pour les aider ! Les Flash-Ball, eux, étaient utilisés depuis 1995.
Mais ce qui a le plus changé avec cet événement, ce sont les techniques des manifestants. Avant Strasbourg en 2009, on n’avait jamais vu d’organisation en black bloc dans des manifestations françaises. Certaines y ressemblaient, comme les manifestations de punks, mais elles ne mettaient pas en œuvre la méthodologie black bloc développée à Seattle aux États-Unis [lors des manifestations contre l’OMC en 1999] et européanisée en Allemagne — équipements noirs, mouvements, banderoles renforcées, etc.
Au sommet de l’Otan étaient présents de nombreux manifestants étrangers. Les manifestants français ont été impressionnés par l’efficacité des black blocs allemands. Cette méthodologie a ensuite été exportée dans d’autres villes.
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