Les temps sont sombres pour les auteurs et créateurs : rémunération, droits d’auteurs, protection sociale, tout concours à la fragilisation de la profession. Le combat est âpre, d’autant qu’il se double souvent d’un mépris affiché pour certains, en particulier pour les « auteurs jeunesse ». Antoine Dôle fait état des « petites cases » dans laquelle la profession est souvent cantonnée, entre dédain violent et désinvolture. Pour poursuivre, malgré tout et tous, une œuvre en devenir. Pour les lecteurs, et pour soi-même.
Le mépris des uns...
Je suis dans le bureau d'une éditrice de littérature générale. Elle me parle de mon roman qu'elle souhaite publier. Elle me parle comme si je n'avais pas de notion du travail éditorial : « On va faire comme ceci et comme cela, vous verrez je vous guiderai ». Je lui rappelle en souriant que je connais un peu, que j'ai publié 8 romans jeunesse avant de la rencontrer. Elle se raidit sur sa chaise : « Ah oui mais non, ça ça n'existe pas pour nous. D'ailleurs sur votre livre on mettra un bandeau Premier Roman. Considérez que vous n'avez pas de lecteurs. ».
J'arrive à 600km de chez moi, pour un salon du livre. J'ai pris le train avec une vingtaine d'auteurs. Nous arrivons à la gare. Nous rejoignons les organisateurs dans le hall. Plusieurs auteurs de littérature générale sont invités à les suivre vers de belles voitures stationnées sur la place, puis aux auteurs jeunesse on dit : « Il y a un bar dans la gare, si vous voulez attendre. Il n'y a pas assez de voitures pour emmener tout le monde ». On accédera à nos chambres une bonne heure plus tard, véhiculés dans un mini bus, dans un autre hôtel à part, en périphérie de la ville.
L'article
Le mépris des uns...
Je suis dans le bureau d'une éditrice de littérature générale. Elle me parle de mon roman qu'elle souhaite publier. Elle me parle comme si je n'avais pas de notion du travail éditorial : « On va faire comme ceci et comme cela, vous verrez je vous guiderai ». Je lui rappelle en souriant que je connais un peu, que j'ai publié 8 romans jeunesse avant de la rencontrer. Elle se raidit sur sa chaise : « Ah oui mais non, ça ça n'existe pas pour nous. D'ailleurs sur votre livre on mettra un bandeau Premier Roman. Considérez que vous n'avez pas de lecteurs. ».
J'arrive à 600km de chez moi, pour un salon du livre. J'ai pris le train avec une vingtaine d'auteurs. Nous arrivons à la gare. Nous rejoignons les organisateurs dans le hall. Plusieurs auteurs de littérature générale sont invités à les suivre vers de belles voitures stationnées sur la place, puis aux auteurs jeunesse on dit : « Il y a un bar dans la gare, si vous voulez attendre. Il n'y a pas assez de voitures pour emmener tout le monde ». On accédera à nos chambres une bonne heure plus tard, véhiculés dans un mini bus, dans un autre hôtel à part, en périphérie de la ville.
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