Splashforum

Forum Généraliste

Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Gênes : un viaduc sous la responsabilité d'un géant privé des transports

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

Adit Jacques

Adit Jacques
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Lorsque l’on vous dit que les entreprises privés n’ont d’yeux que pour la rentabilité, la sécurité n'est plus une priorité.

Le groupe italien Atlantia gère plus de la moitié du réseau autoroutier italien.
Il a engrangé plus d'un milliard de bénéfice en 2017.

Gênes : un viaduc sous la responsabilité d'un géant privé des transports 16309310


Le groupe italien Atlantia, gestionnaire de l'autoroute A10 dont un viaduc s'est effondré mardi à Gênes, est un acteur majeur de la gestion autoroutière et aéroportuaire, qui affiche son ambition de devenir l'« opérateur d'infrastructures de transports numéro un dans le monde ». Héritier du groupe public Autostrade SpA, privatisé en 1999, le groupe fait partie de la galaxie Benetton : la fameuse famille d'industriels italiens en est le principal actionnaire avec 30 % du capital.

Atlantia gère plus de 5 000 kilomètres d'autoroutes, notamment en Italie – avec 51 % du réseau du pays, dont l'axe Milan-Bologne-Florence-Rome-Naples, et aussi 51 % de la Société italienne du tunnel du Mont-Blanc –, ainsi qu'au Brésil, au Chili, en Inde et en Pologne.

Le groupe indique dans une brochure disponible sur son site internet avoir déjà dépensé 11,4 milliards d'euros pour l'amélioration de son réseau italien depuis 1997, sur un programme de travaux de 24,4 milliards portant sur 923 kilomètres d'autoroutes. Il y indique attendre le feu vert des autorités pour engager le contournement de Gênes.

Rachats en série

Le groupe a récemment fait affaire avec le tandem germano-espagnol Hochtief-ACS pour racheter pour 18,2 milliards d'euros son homologue espagnol Abertis, qui se présente comme le premier gestionnaire de routes à péage du monde avec plus de 8 600 kilomètres dans quinze pays. Atlantia doit détenir au final 50 % plus une action de la société commune qui possédera Abertis. En France, Abertis est actionnaire à 100 % de la Sanef, groupe concessionnaire de 22 % des autoroutes du pays (Paris-Lille, Paris-Strasbourg, Autoroutes Paris-Normandie, etc.).

En mars, Atlantia est en outre devenu le premier actionnaire de Getlink (ex-Eurotunnel), le groupe qui exploite le tunnel sous la Manche, en rachetant pour 1,06 milliard d'euros 15,49 % de son capital et 26,66 % des droits de vote.

Le groupe italien est également présent dans le secteur aérien depuis 2013 avec les deux aéroports de Fiumicino et de Ciampino à Rome (47 millions de passagers l'an dernier). En octobre 2016, il avait de plus racheté, via une société de droit italien constituée avec Électricité de France (EDF), la participation de 60 % détenue par l'État français au capital de la société Aéroports de la Côte d'Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez, 13 millions de passagers l'an dernier).

Atlantia a dégagé en 2017 un bénéfice net de 1,17 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires de 5,97 milliards (des résultats en progression de respectivement 4,5 % et 8,9 % sur l'année précédente). La capitalisation du groupe, dont le titre a perdu jusqu'à plus de 10 % à la Bourse de Milan après l'effondrement du viaduc de Gênes, dépassait les 20,5 milliards d'euros lundi soir. Le titre a fini mardi en baisse de 5,39 % à 23,54 euros, dans un marché italien en repli de 0,30 %.

http://www.lepoint.fr/societe/genes-un-viaduc-sous-la-responsabilite-d-un-geant-prive-des-transports-14-08-2018-2243611_23.php?utm_term=Autofeed&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1534267275#xtor=CS1-31-%5BEchobox%5D

Francis Franck

Francis Franck
Modérateur Global
Modérateur Global
Source du Courrier International avec pour titre d’article :

L’Italie, sous le choc, cherche des responsables après la mort d’au moins 37 personnes, mardi à Gênes, dans l’effondrement d’un viaduc autoroutier dont les défaillances étaient connues depuis de nombreuses années.


Je cite :

Sergio Mattarella, président de la République :
“aucune autorité ne pourra se soustraire à un exercice de pleine responsabilité : les familles de tant de victimes l’exigent, de même que la communauté frappée par un événement qui laissera des traces”.
Le président appel à “un examen sérieux et sévère des causes” du drame.

Edoardo Rixi, secrétaire d’État aux Transports et aux Infrastructures :
“Ce n’est pas la foudre ou une tempête qui provoquent l’effondrement d’un pont comme celui-là. Les coupables doivent être trouvés”.

Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur populiste :
“tout faire pour avoir les noms et les prénoms des responsables passés et présents. Il est inacceptable de mourir comme ça en Italie. Ils devront payer. Payer tout et payer cher”.

Le viaduc faisait l’objet de travaux de consolidation au moment de la catastrophe et les regards se sont immédiatement tournés vers Atlantia, la compagnie chargée de la gestion et de l’entretien du réseau autoroutier.

Stefano Marigliani, responsable Atlantia pour la région de Gênes :
“aucun signe de danger, le pont était sujet à des inspections constantes et qu’il était surveillé en permanence. Les travaux en cours relevaient d’un entretien ordinaire”.

Mais le pont Morandi, construit en béton armé à la fin des années 1960, n’avait rien d’ordinaire : son concepteur, l’ingénieur civil italien Riccardo Morandi, avait construit un ouvrage similaire au Venezuela qui s’était lui aussi effondré après une collision avec un tanker – et ses failles de conception étaient connues et documentées.

La Stampa observe qu’en 2016, le professeur Antonio Brencich, de l’université de Gênes, spécialisé dans le béton armé, déplorait le “crescendo de problèmes” rencontrés par le pont Morandi, qu’il qualifiait d’”erreur d’ingénierie”.
“Il devra être reconstruit très prochainement car ses coûts de maintenance sont exorbitants et vont dépasser le coût de sa construction”, assurait-il.

Nina

Nina
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Au moment de l'accident, des travaux de maintenance étaient à nouveau en cours

Diego Zoppi, l'ex-président de l'ordre des architectes de Gênes a expliqué qu'"Il y a 50 ans, on avait une confiance illimitée dans le béton armé. On pensait qu'il était éternel. Mais on a compris qu'il dure seulement quelques décennies", a-t-il expliqué dans la presse italienne . "On n'a pas tenu compte à l'époque des continuelles vibrations du trafic, car le ciment se microfissure et laisse passer l'air, qui rejoint la structure interne en métal et la fait s'oxyder", note-t-il, expliquant ainsi les constantes opérations de maintenance du pont Morandini.

Le pont de Tancarville a été construit à la même période et également avec des câbles. Les ingénieurs on constaté des problèmes de corrosion et les ont changés en 87, ce qui a été compliqué à réaliser.

Source France Inter

Mary Poppers

Mary Poppers
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Ce problème pourrait se produire en France à terme.
Selon un rapport gouvernemental publié en juillet 7% des ponts comporte des risques, soit 800 ouvrage.

Le rapport à lire ici

Adit Jacques

Adit Jacques
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Merci pour l'information Mary

Adit Jacques

Adit Jacques
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Alors que les corps de toutes les victimes n’ont pas encore été dégagés des ruines du pont de Gênes, les polémiques politiciennes font rage dans la péninsule et les effets d’annonce du gouvernement se multiplient pour éviter d’endosser les responsabilités structurelles de cette catastrophe qui n’a rien à voir avec la fatalité. Au moins sur ce point, les voix semblent s’accorder. En tous cas, l’alerte sur les dangers que présentait l’ouvrage d’art avait été donné à plusieurs reprises par des spécialistes aussi incontestés qu’ignorés. Le gouvernement populiste dit vouloir révoquer sans attendre la concession à la société des Autoroutes italiennes qui gère l’A10. Sans enquête préalable et au vu des dédommagements astronomiques prévus dans le contrat, la mesure semble irréaliste. Le M5S qui, à Gênes, au nom de son hostilité générale aux grands travaux, s’était opposé à la construction d’une autoroute de contournement du pont Morandi et avait affirmé que ledit pont pouvait encore « tenir 100 ans » est dans les cordes. Luigi Di Maio tente de faire oublier la position de son parti en accusant  Mateo Renzi d’avoir, lorsqu’il était au pouvoir, subrepticement prolongé la concession autoroutière en échange de financement électoral de Benetton, actionnaire de référence de la société Atlantia, elle-même propriétaire de la société concessionnaire. Mateo Salvini accuse, lui, l’Europe d’être responsable de la catastrophe en raison de sa politique d’austérité. Le ministre d’extrême droite a mal choisi son exemple (il n’en manque pourtant pas) et le porte-parole de la Commission a eu beau jeu de rappeler qu’un plan de rénovation des infrastructures routières italiennes à hauteurs de plusieurs milliards avait été approuvé.

Gênes : un viaduc sous la responsabilité d'un géant privé des transports Genova10

Toutes ces polémiques vaines et déplacées ne peuvent éluder la cause profonde de cette tragédie annoncée : la disparition du concept d’Etat, le renoncement des pouvoirs politiques, toutes tendances confondues, quant à la protection et à la valorisation des infrastructures publiques et parallèlement le développement d’une politique de privatisation à tout crin. À la fin du XXe siècle, l’Italie a vécu comme toute l’Europe les assauts de l’ultralibéralisme qui a abouti aux privatisations massives et au renoncement idéologique de la social-démocratie. Mais le contexte italien a sans doute encore radicalisé le phénomène. L’explosion de Tangentopoli – les scandales de la corruption à Milan – au début des années 90 a emporté les partis traditionnels et a encore accentué la méfiance à l’égard de l’Etat (déjà faible) et du politique au profit d’une privatisation à outrance.[1] La crise du PCI et sa transformation progressive en formation blairiste ont emporté les derniers barrages. La privatisation n’a évidemment pas empêché la poursuite de la corruption – les partenaires avaient simplement changé — mais elle a surtout laissé exsangues les services publics et les infrastructures collectives désormais vouées au seul profit. Le sort des régions touchées par les différents tremblements de terre de ces dernières années en est, parmi d’autres, un exemple dramatique. La tragédie du Pont Morandi s’inscrit dans la suite de cette même politique. L’extrême droite de la Lega et le M5S dénoncent aujourd’hui les responsabilités des gouvernements précédents. Certes, mais eux-mêmes n’en sont pas exempts. Et leur antiétatisme qui s’exprime à des degrés divers, leurs critiques permanentes des services publics ainsi que leur inscription dans la logique libérale ne peuvent qu’en faire les continuateurs du renoncement.

[1] Voir à ce sujet l’intéressant commentaire de Nadia Urbinati  – Ponte Morandi, lo stato ritrovi il suo rulo – dans La Repubblica du 15 août 2018.

http://www.revuepolitique.be/blog-notes/la-tragedie-de-genes-ou-la-politique-du-renoncement/#_ftnref1

Nina

Nina
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Francis Franck a écrit:Source du Courrier International avec pour titre d’article :

L’Italie, sous le choc, cherche des responsables après la mort d’au moins 37 personnes, mardi à Gênes, dans l’effondrement d’un viaduc autoroutier dont les défaillances étaient connues depuis de nombreuses années.


Je cite :

Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur populiste :
“tout faire pour avoir les noms et les prénoms des responsables passés et présents. Il est inacceptable de mourir comme ça en Italie. Ils devront payer. Payer tout et payer cher”.

Les photos de Salvini en pleine fête après l'effondrement du pont à Gênes passent très mal.

Le soir de la tragédie, Matteo Salvini se trouvait en Sicile, où il devait rencontrer les responsables locaux de son parti la Ligue (extrême droite).
Ce sont les convives qui ont partagé ces photos, heureux d'immortaliser ce moment avec leur leader politique. Sur l'une d'entre elles, on peut voir Matteo Salvini prendre la pose en portant un gâteau, sur lequel on peut lire: "L'Équipe gagne!".

Gênes : un viaduc sous la responsabilité d'un géant privé des transports Http_210

Une ambiance pour le moins décalée quand on sait qu'au même moment, les secours s'affairaient.

Claude Galtier

Claude Galtier
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Les autorités italiennes on diffusé, lundi 20 août, des images de vidéosurveillance montrent l’impressionnant effondrement du pont Morandi à Gênes.
Le viaduc autoroutier s'est écroulé le 14 août. Le bilan de la catastrophe s'élève officiellement à 43 morts. Par ailleurs, 600 Génois habitant à proximité du viaduc ont perdu leur logement.



https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/effondrement-d-un-pont-a-genes/video-effondrement-du-pont-a-genes-les-images-spectaculaires-de-la-videosurveillance_2904741.html

Mary Poppers

Mary Poppers
Splashien confirmé
Splashien confirmé
Effroyable !
J'ai appris hier soir qu'un membre de ma famille était à Gênes pendant ses vacances, quelques jours avant cet accident il empruntait ce pont

Contenu sponsorisé


Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Inscrivez-vous ou connectez-vous

Nous rejoindre

Inscrivez-vous pour participer au forum.


Nous rejoindre

Connexion

Vous êtes membre du forum, cliquez ici pour vous connecter.


Connexion

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum